dimanche 16 mai 2010

Défilés







Elles marchent comme si elles ne devaient jamais s’arrêter, un pied devant l’autre, donnant l’impression de pouliches-étalons impassibles que l’on aurait dressées à Saumur. Elles avancent sur un fil imaginaire, et c’est l’enroulement de la cheville provoqué par cette singulière et contre-nature façon de marcher qui fait naturellement bouger tout le bassin. Nulle émotion ne transparaît sur les visages impénétrables surplombant ces corps en mouvement. Elles trottinent à une vitesse calculée sans jamais ralentir ou accélérer. Robotiques et inhumaines, ces dames désincarnées sont comme des mannequins de cire que l’on aurait transformés en automates . Piaffant vers l’infini, elles semblent défier le temps dans un ballet réglé mécaniquement sur l' horloge immuable du mouvement perpétuel. L’inexpression des yeux et la fixité des regards les figent dans la contemplation d'un vide presque inquiétant, et l'effroi nous saisit...
( à suivre)

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